Ronsard : Les odes Bourgueilloises
Parcours artistique : hors et dans les murs de l’abbaye
PHOTOGRAPHIE – PEINTURE – INSTALLATION – CONCERT
Du 08 avril au 30 SEPTEMBRe 2024
L’abbaye royale St Pierre de Bourgueil et sa ville occupent une place importante dans la vie de Pierre de Ronsard. D’abord parce qu’elle est liée à des les êtres chers à son cœur : Son oncle, Charles de Pisseleu avec lequel il entretenait une véritable amitié fut le premier abbé commendataire de l’abbaye de 1539 à 1564 ; et Marie Dupin, la jeune bourgueilloise dont poète tomba amoureux, en 1555, et pour laquelle il écrivit les poèmes qui composeront la Continuation des Amours.
Mais aussi pour le lieu lui-même : Le poète cite ainsi, à de nombreuses reprises, les jardins de Bourgueil qui entourent aujourd’hui encore l’abbaye où il venait admirer la belle Marie ; lieu qui malgré la transformation de l’ancien logis de son oncle au XVIIe siècle par Léonor d’Etampes de Valencay rappelle encore, notament par ses Grands Celliers datant du XIIIe siècle, le paysage et les endroits où Ronsard vibra de désir pour Marie.
Aussi, pour l’anniversaire de la naissance de Ronsard le 11 septembre 1524, nous nous devions de célébrer le poète à l’abbaye.
Et forcément, à l’aune de son œuvre poétique, nous avons choisi d’axer les différents évènements qui vont ponctuer cette année 2024 autour du célèbre recueil des Amours et des thématiques qui y sont développés : l’amour, la nature, la mythologie, le temps, la mort, la Femme… Au sein de l’abbaye, un parcours artistique et pédagogique se déploiera depuis les « Grands Celliers », où sera présentée une exposition d’Arts Plastiques intitulée “ Les Mignonnes” pour conduire le visiteur au jardin de fleurs dit « jardin suspendu de Bourgueil » au XVIIe siècle, dans lequel un hommage aux auteurs de la Pléiade sera rendu grâce à un système de sonorisation permettant d’écouter des poèmes en flânant parmi les parterres.
L’abbaye St Pierre est située en plein de coeur de la ville dans laquelle le nom de Ronsard résonne dans les rues : Rue Ronsard, Rue Marie Dupin, Collège Ronsard, le pin de Ronsard…
A l’occasion de l’hommage rendu à Ronsard dans le cadre des » Odes bourgueilloises », un parcours d’art et d’histoire partant de l’abbaye royale Saint Pierre de Bourgueil relie différents emplacements dans la ville évoquant la mémoire du poète : jardin public, bibliothèque, place du pin…
Parallèlement, différents moments forts contribueront au cours de l’année 2024 à faire partager, au plus grand nombre, cette célébration : Printemps des Poètes, inauguration de l’exposition « Les Mignonnes » dans le monastère, Journées du Patrimoine… et de collaboration avec les collèges.
Au cours de l’été, à l’abbaye St Pierre de bourgueil, des moments de lecture et de musique et chant en lien avec le recueil des Amours seront programmés.
PARCOURS d’ARTS PLASTIQUES : LES MIGNONNES
Au sein de l’abbaye : Corinne Héraud – Barbara Navi – Angélique Lefèvre
Quand nous évoquons Pierre de Ronsard, spontanément nous surgit ce sonnet à nos oreilles : “Mignonne allons voir si la rose, qui ce matin avoit declose, sa robe pourpre au Soleil “… Ronsard, le Vendômois, est catalogué comme « le poète des Amours ». Et en effet, le poète chante des odes passionnées, tout inspiré qu’il est de ses rencontres avec des femmes qui l’a souvent passionnément aimées. Amoureux de la Nature, Ronsard se plait à utiliser la métaphore de la rose pour évoquer la femme. Les attributs de la fleur : beauté, grâce, couleur servent de prétexte pour parler de celles de la femme aimée. Ronsard est, avant tout, un séducteur qui met les mots au service de sa stratégie de conquête. Dans une posture pressente, il défend sa conception du plaisir qu’il faut prendre dans l’instant face au temps qui passe, car condamné que nous sommes à vieillir et mourir.Finalement, au fil des rencontres, le nom d’une femme en chasse une autre : Cassandre, Marie, Jeanne ou Hélène ; des contours flous dessinent des images de femmes plus idéalisées que réelles à l’instar d’Hélène de Surgères que l’on disait “ plutôt petite, pas très belle, le teint légèrement basané et d’une extrême réserve et pruderie”. A la lecture de ses poèmes, nous nous apercevons donc que Ronsard, l’amoureux évoque surtout la Femme comme un archétype au service de son œuvre poétique.
C’est qu’à travers les Amours, le poète s’intéresse plus aux variations du sentiment amoureux qu’à l’objet qui suscite ce sentiment. Il parle que de lui au fond et de son désir inlassable, tout le temps renouvelé qui nait subitement au croisement d’un regard ; il charge ses vers d’un érotisme plus fantasmé que vécu ou consommé et nous fait passer, nous lecteurs, par toutes les phases de ses émotions d’amoureux juvénile transis à vieux monsieur éconduit et blessé. Ronsard nous embarque dans sa quête d’un amour idéal.Ronsard avant d’être un “amoureux” est avant tout un auteur de son temps. Il expérimente ce français moderne et ambitionne d’enrichir la langue française en créant de nouveaux mots. L’Amour est alors un prétexte, qui plus que les Femmes, est un sujet qui nourrit son imaginaire d’auteur. Et c’est sous cet angle, que Fabienne Rousseau, commissaire d’exposition a proposé à des artistes femmes d’exprimer et traduire à travers la peinture, la sculpture et la photographie leur lecture singulière de la poésie de Ronsard.
L ’exposition les Mignonnes réunit d’une part, au sein de l’abbaye, trois artistes femmes : Barbara Navi, Corinne Héraud et Angélique Lefèvre qui vont donner par le biais de leurs œuvres, une résonnance singulière à cette allégorie de l’amour et de la Femme Ronsardienne. Trois artistes qui font écho aux trois muses célèbres du poète : Cassandre, Marie et Hélène.Le jardin fleuri avec sa petite chapelle accueille les œuvres aussi de Corinne Héraud sous les grands tilleuls
Dans la ville : Louise A. Depaume
Tous nos remerciements à la Mairie de Bourgueil, au Département d’Indre-et-Loire, à la Région Centre Val-de-Loire, au dispositif Nouvelles Renaissances pour leur participation.
Les Artistes
Louise A. Depaume
PHOTOGRAPHE
Corinne Héraud
PHOTOGRAPHE
Angélique Lefevre
Plasticienne
Barbara Navi
PEINTRE