Histoire de l’Abbaye

Fondation de l’Abbaye

Fondation de l’Abbaye par Emma de Blois, fille de Thibault le Tricheur, comte de Tours et de Blois, duchesse d’Aquitaine, épouse de Guillaume IV Fièrebrace, à partir d’un petit prieuré qu’elle dote de biens prélevés sur son douaire et sur sa dot.

Consécration de la 1ère église abbatial

De style roman, elle est démolie au XIIe siècle. Elle comportait une tour de sept étages abritant un carillon à neuf cloches.

Baudry

Baudri de Bourgueil, (VII^e abbé de 1087 à 1107), Angevin de naissance, homme très savant pour le siècle, devient abbé en 1089. Il obtient de Pierre II, évêque de Poitiers, en 1087, une confirmation des églises que l’abbaye de Bourgueil a en l’évêché de Poitiers. Il est consacré évêque de Dol-de-Bretagne en 1107.

Henri II Plantagenêt

Henri II Plantagenêt tient à l’abbaye de Bourgueil les États Généraux de ses provinces.

Le Pape Innocent III

Le Pape Innocent III prend l’Abbaye de Bourgueil sous sa protection directe.

1ère église gothique

Édification de la première église gothique.

Fortification de l’Abbaye

Faisant suite aux ravages causés à la ville de Bourgueil par les Grandes Compagnies et les Anglais, Charles V donne l’ordre de fortifier l’Abbaye. Une nouvelle église abbatiale monumentale est mise en chantier, elle demeurera inachevée.

Anne de Bretagne

Anne de Bretagne passe une nuit à l’abbaye sur le chemin qui la mène à Langeais pour la célébration de ses noces avec Charles VII.

François Rabelais

Première publication de Gargantua par François Rabelais. L’abbaye de Thélème, première utopie de la littérature française, y est décrite par Rabelais du chapitre LII au chapitre LVIII. Pour décrire cette anti-abbaye, dont le nom évoque la volonté en grec, Rabelais s’inspire de l’abbaye de Bourgueil où il venait régulièrement en voisin depuis sa propriété toute proche.

François 1^er & L’abbé Hurault de Cheverny

L’abbaye est mise en commandite par François 1^er, désormais les abbés ne seront plus élus par les moines mais de grand seigneurs et courtisans désignés par le roi. Ces abbés commendataires, disposeront d’une partie des biens de l’abbaye. L’abbé Hurault de Cheverny, dernier abbé élu, se plaint auprès de François premier de ce projet. Il est embastillé.

Catherine de Médicis

Catherine de Médicis séjourne à l’abbaye de Bourgueil en compagnie de Charles IX et de la cour.

De Jean à Henri d’Estampes

​Jean d’Estampes devient Abbé de Bourgueil, il effectuera de nombreuses démolitions et édifie le Château Abbatial.
​En 1660, son neveu, Henri d’Estampes rase l’ancien chapitre qui datait du XIIe siècle et reconstruit un nouveau bâtiment dans le style « mauriste ».

L’Abbé Allègre, fils du Marquis de Beauvoir

​Sous la direction de l’Abbé Allègre, fils du Marquis de Beauvoir, est entreprise la construction du réfectoire du vestibule, de l’escalier et des étages supérieurs. Le bâtiment est resté inachevé.

Guillaume de Luzerne

Guillaume de Luzerne est le dernier Abbé de Bourgueil, il sera Député aux États Généraux et deux fois Président de l’Assemblée Nationale. A cette date l’Abbaye de Bourgueil, d’une importance considérable, a sous sa dépendance 42 prieurés et 64 paroisses.

A la Révolution

L’Assemblée Nationale, disposant des biens ecclésiastiques, chasse les moines de l’Abbaye. Les bâtiments sont mis en vente comme biens nationaux. Les 4531 volumes de la bibliothèque sont envoyés à Saint-Germain-des-Prés.

Tribunal et Hôpital

Le Tribunal de district s’installe dans le réfectoire des moines, la gendarmerie met son quartier général à l’abbaye, un bataillon républicain y est logé. L’abbaye est transformée en hôpital militaire républicain et le plomb des toitures est transporté à Langeais pour y fondre des balles. Les armoiries et signes religieux sont effacés. Une partie du Château Abbatial et l’église sont démolie par un entrepreneur pour en revendre les pierres.

Les Sœurs de Saint Martin

L’Abbaye de Bourgueil est rachetée et redonnée aux Sœurs de Saint Martin qui restaurent le Château Abbatial, le cellier et les grands greniers transformés en Chapelle St Martin. Au début du XXème siècle, elles sont au nombre de 224.

L’usine de réglisse

Une usine de réglisse est installée dans les bâtiments du monastère.

Le temps des Sœurs

Au XXème siècle, les Sœurs St Martin ont mené plusieurs activités. Elles soignent les malades, accueillent des retraités, assurent catéchèse et enseignement aux jeunes.
Les bâtiments monastiques sont, de nos jours, la propriété du diocèse de Tours qui a signé une convention à « prêt d’usage » avec l’association de l’Abbaye de Bourgueil. Cette dernière assure le bon maintien du bâtiment grâce à ses bénévoles engagés. Ces bâtiments comprenant un musée et un cinéma sont ouverts au public.

Dans les années 1990, le château abbatial, occupé alors par les Sœurs de la Providence Pommeraye fut transformé en EHPAD jusqu’en 2008. Les Sœurs ont quitté les lieux en 2016.

Un lieu culturel

Le Château Abbatial et les Grands Greniers sont achetés par la SCI Château Abbatial de Bourgueil, créé par Frédéric de Beauvoir et Fabienne Rousseau afin de développer sur le site un pôle culturel.